SUCCESSEUR

"le successeur", "la successeur", "la successeure", "la successeuse", "la successeresse" voire "la successrice" ou pire ?

L'Académie française préconise de tout laisser au masculin (source) au motif que SUCCESSEUR fait partie des noms dont le genre n'est pas lié au sexe des personnes qu'ils désignent. Ainsi la "crapule" ou la "vedette" sont indifféremment un homme ou une femme. En effet, il ne nous viendrait pas à l'esprit de masculiner la phrase Frank Sinatra, vedette et néanmoins crapule en Frank Sinatra, vedet et néanmoins crapul !

Il est donc correct de dire Édith Cresson fut le successeur de Michel Rocard.

Des salades ! rétorquent les Québécois. L'Office québécois de la langue française - qui féminise volontiers les mots - invite à écrire SUCCESSEURE (pas d'indicence à l'oral). Leur page sur la féminisation des appellations des personnes nous fait remarquer que le terme "successeuse" est employé en Suisse... "Une Suissesse successeuse", ça fait quand même beaucoup de S. Quand cessera cet excès de S ?!

Des salades ! rétorque le dictionnaire Reverso : "successeuse" est employé en Belgique et au Canada...

Pas simple de s'y retrouver. Le terme SUCCESSEUR peine à trouver son féminin. Son sens contient-il un frein à cela ?

En tout cas, le débat sur la féminisation des mots est très intéressant. Si vous ne savez pas dans quel camp vous ranger, adaptez votre langage à votre auditoire (du moins si vous avez la chance de fréquenter et des académiciens et des militantes féministes). Adapter son langage, c'est important dans toutes les situations de communication du quotidien.

Et si l'on est pas sûr de l'emploi de tel ou tel mot, rien ne nous empêche de modifier nos tournures de phrases pour escamoter ledit mot. Plutôt qu'un hésitant cette femme sera peut-être la successeure du Dalaï Lama on dira cette femme succédera sûrement au Dalaï Lama !