BÉRÉZINA

la Bérézina est une paisible rivière de l'actuelle °Biélorussie°. Elle se jette dans de Dniepr, à une petite centaine de bornes de Tchernobyl. Elle fait la joie des pêcheurs qui raffolent d'espèces de poissons uniques. Le brochet bicéphale ou encore le silure fluorescent.

Il y a vraiment de quoi se demander pourquoi le terme bérézina est passé dans le langage courant avec une connotation négative...

Eh bien c'est dû à Napoléon.

Rappelez-vous. En 1812, il s'offre avec sa Grande armée (450000 hommes tout de même) une petite virée en Russie. Un épisode que les historiens appellent la Campagne de Russie. Après avoir visité la Place rouge, s'être empiffré de zakouski et avoir cherché un vain un disque des Pussy Riot, Napoléon décide que c'en est assez. Il fait trop froid dans ce pays ! Ces cinq Damart les uns sur les autres ne suffisent plus et le rendent claustrophobe. Ni une ni deux il ordonne de lever le camp, direction le soleil. Au matin ils sont tous partis ; l'aubergiste se rend compte qu'ils n'ont pas payé la note du minibar. A raison d'un litre de vodka par soldat, l'addition est très salée. Vert de rage, et parce qu'il a le bras long, il en réfère directement à l'armée russe (500000 hommes). C'est une question d'honneur national, cette facture ne doit pas rester impayée. Les soldats russes prennent la Grande armée en chasse.

Au sortir de Moscou, Napoléon a pas mal d'avance. Les steppes dégagées laissent présager qu'il la gardera. Mais ses hommes commencent à montrer des signes de fatigue et s'en plaignent (on les appelle d'ailleurs les "grognards", c'est dire), ils tombent comme des mouches épuisées. Au bout de 400 kilomètres, l'avance de Napoléon s'est réduite comme peau de chagrin. On voit même déjà le panache blanc neige des ennemis. Comble de malchance, voilà t'y pas qu'une rivière leur barre la route : la Bérézina ! Et pas le moindre pont pour la passer. Pas le moindre bac. Pas le moindre tunnel sous la Manche. Que fait-elle là ?

Napoléon est furieux. Le général en charge des cartes se justifie comme il peut. Il met en cause l'absence de réseau dans les plaines enneigées : il n'a pas pu pas se connecter à Mappy pour calculer le meilleur itinéraire entre Moscou et Fontainebleau.

Heureusement, certains soldats sont experts en construction de ponts (les pontonniers). Avec une rapidité remarquable, ils pondent plusieurs ponts à la solidité douteuse d'un premier abord mais qui en fin de compte ne supporteront pas trop mal la charge (hommes, chevaux, canons). "Pas trop mal", c'est un euphémisme. L'important, c'est que Napoléon ait pu traverser la Bérézina, lui. Son soulagement sera de courte durée. Quand il fait l'appel, il se rend compte que les pertes parmi ses troupes sont colossales et qu'il faut se méfier de ceux qui emploient des euphémismes. Les petits chanceux qui ont survécu au passage de la Bérézina auront quant à eux tout loisir de mourir du typhus dans quelques jours.

Eh voilà. Maintenant, vous savez pourquoi en français, le terme de bérézina est depuis synonyme de débâcle.